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Emmanuel Kant

13 Juin 2011 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #Des citations

Emmanuel Kant
1724-1804

  1. L'homme obtus manque d'esprit, le sot d'entendement.
    (Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p.51)
     
  2. La passion amoureuse ou un haut degré d'ambition ont, de tout temps, changé des gens raisonnables en fous qui déraisonnent.
    (Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p. 54)
     
  3. L'insensible est protégé contre la déraison par sa bêtise.
    (Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p. 55)
     
  4. [...] rien de grand n'a été accompli sans lui [l'enthousiasme] dans le monde.
    (Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p. 66)
     
  5. Le sublime touche, le beau charme.
    (Observations sur le sentiment du beau et du sublime, GF-Flammarion, n° 571, trad. Monique David-Ménard, p.83)
     
  6. La politesse est la beauté de la vertu.
    (Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p. 85)
     
  7. En matière de qualités morales, la vertu seule est sublime.
    (Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p. 94)
     
  8. Celui qui s'ennuie en écoutant une belle musique laisse à penser que les beautés du style et les enchantements de l'amour n'auront sur lui que peu de puissance.
    (Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p. 113)
     
  9. [...] ce qu'on fait contre la grâce de la nature, on le fait toujours très mal.
    (Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p. 148)
     
  10. Rien ne peut être plus opposé à tous les arts et sciences que le goût de l'exploit, parce qu'il gauchit la nature, qui est le modèle premier de tout le beau et de tout le sublime.
    (Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p. 152)
     
  11. Le fanatisme [religieux] est, pour ainsi dire, une témérité de la piété.
    (Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p. 162)

 

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Victor Hugo

13 Juin 2011 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #Des citations

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Julien Green

13 Juin 2011 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #Des citations

 

Julien Green
1900-1998

  1. [...] la piété que n'accompagne pas une vive affection ressemble à une forme ennoblie du mensonge.
    (L'autre sommeil, p.43, Livre de Poche n° 3216)
     
  2. Dommage qu'on ne connaisse ses parents que lorsqu'ils commencent à vieillir, à perdre ce qui faisait d'eux des êtres humains.
    (L'autre sommeil, p.53, Livre de Poche n° 3216)
     
  3. Rien de mystérieux comme le cheminement d'une passion dans un coeur sans expérience.
    (L'autre sommeil, p.91, Livre de Poche n° 3216)
     
  4. [..] le seul fait de vivre est oppressant et l'on ne s'y habitue, sans doute, qu'en accomplissant des besognes imbéciles.
    (L'autre sommeil, p.97, Livre de Poche n° 3216)
     
  5. [...] quel homme a jamais pu être sûr de ce qui se passe derrière son dos?
    (L'autre sommeil, p.105, Livre de Poche n° 3216)
     
  6. Seule la monotonie d'un mal le rend vraiment insupportable.
    (L'autre sommeil, p.116, Livre de Poche n° 3216)
     
  7. Les enfants sont les personnes les moins bien comprises de la terre, et c'est parce que la terre est gouvernée (avec quelle sagesse, nous le voyons en 1943){ par des grandes personnes qui ont oublié qu'elles furent aussi des enfants.
    (Mon premier livre en anglais, p.61, in L'apprenti psychiatre, Livre de Poche n° 5006)
     
  8. [...] une langue est un commentaire humain sur la création.
    (Mon premier livre en anglais, p.62, in L'apprenti psychiatre, Livre de Poche n° 5006)
     
  9. [..] presque tous les enfants sont des poètes, c'est-à-dire qu'ils ont souvent un sens assez profond du mystère; ils sont dans un monde un peu comme des étrangers qui arrivent dans un pays où ils n'avaient jamais mis les pieds, et ils regardent autour d'eux avec beaucoup d'étonnement. Le but de l'éducation est de faire peu à peu disparaître cet étonnement en expliquant à l'enfant le sens de ce qui l'étonne. Et peu à peu il grandit et se sent tout à fait chez lui dans un monde où plus rien ne peut l'étonner. Et c'est ainsi que meurent les poètes.
    (Mon premier livre en anglais, p.63, in L'apprenti psychiatre, Livre de Poche n° 5006)
     
  10. Le poète est essentiellement un homme qui a gardé au fond de lui-même le sens du mystère et la faculté de s'étonner.
    (Mon premier livre en anglais, p.63, in L'apprenti psychiatre, Livre de Poche n° 5006)
     
  11. [...] nous sommes ce que nous pensons.
    (Mon premier livre en anglais, p.64, in L'apprenti psychiatre, Livre de Poche n° 5006)
     
  12. [...] l'incertitude me paraît quelquefois beaucoup plus près de la vérité que les solutions catégoriques.
    (Mon premier livre en anglais, p.67, in L'apprenti psychiatre, Livre de Poche n° 5006)
     
  13. [...] qu'est-ce que l'invention sinon l'acte par lequel on trouve?
    (Mon premier livre en anglais, p.78, in L'apprenti psychiatre, Livre de Poche n° 5006)
     
  14. [...] la vie est un roman qui a besoin d'être récrit.
    (Mon premier livre en anglais, p.79, in L'apprenti psychiatre, Livre de Poche n° 5006)
     

 

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Maxime Gorki

13 Juin 2011 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #Des citations

 

Maxime Gorki
1881-1936

  1. [...] j'ai vécu avec ma femme durant quatre ans, je n'ai pu me décider à vivre avec elle davantage. Il est plus commode de vivre tout seul ; on est alors maître de sa vie, ce qui n'est pas si mal ! Et puis, pourquoi avoir un cheval à soi quand il y a des chevaux d'emprunt ?
    (Vassa Geleznova (Seconde version), trad. Arthur Adamov, p.25, L'arche 1958 n° 16)
     
  2. Les méchants ne savent pas ce qu'est l'ennui.
    (Vassa Geleznova (Seconde version), trad. Arthur Adamov, p.33, L'arche 1958 n° 16)
     
  3. Ne rien vouloir, c'est déjà une volonté.
    (Vassa Geleznova (Seconde version), trad. Arthur Adamov, p.36, L'arche 1958 n° 16)
     
  4. Sais-tu ce que c'est qu'une belle-mère ? La souche de toute la famille. Mes enfants sont mes mains, mes petits-enfants mes doigts.
    (Vassa Geleznova (Seconde version), trad. Arthur Adamov, p.39, L'arche 1958 n° 16)
     
  5. RACHEL : À vous écouter, on se dit qu'il existe un type humain : le criminel.
    VASSA : Tout existe ! Tu ne pourras jamais rien inventer de pire que ce qui existe déjà.

    (Vassa Geleznova (Seconde version), trad. Arthur Adamov, p.42, L'arche 1958 n° 16)
     
  6. LIOUDMILLA : Toutes les personnes intelligentes sont désagréables !
    VASSA : Vraiment ? Et moi, à ton avis, je suis une imbécile ?
    LIOUDMILLA : Toi, tu n'es ni une imbécile, ni une personne intelligente, tu es simplement une femme.

    (Vassa Geleznova (Seconde version), trad. Arthur Adamov, p.62, L'arche 1958 n° 16)
     
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Goethe

13 Juin 2011 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #Des citations

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Denis Diderot

13 Juin 2011 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #Des citations

Denis Diderot
1713-1784

  1. Mes pensées sont mes catins.
    (Le neveu de Rameau, p.11, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  2. [...] si l'on peut être homme d'esprit et grand joueur d'échecs [...], on peut être aussi un grand joueur d'échecs et un sot [...].
    (Le neveu de Rameau, p.11, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  3. [...] personne n'a autant d'humeur, pas même une jolie femme qui se lève avec un bouton sur le nez, qu'un auteur menacé de survivre à sa réputation.
    (Le neveu de Rameau, p.14, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  4. [...] je crois que si le mensonge peut servir un moment, il est nécessairement nuisible à la longue, et qu'au contraire la vérité sert nécessairement à la longue bien qu'il puisse arriver qu'elle nuise dans le moment. D'où je serai tenté de conclure que l'homme de génie qui décrie une erreur générale, ou qui accrédite un grande vérité, est toujours un être digne de notre vénération.
    (Le neveu de Rameau, p.19, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  5. [...] si tout ici bas était excellent, il n'y aurait rien d'excellent.
    (Le neveu de Rameau, p.24, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  6. Je n'en ai jamais entendu louer un seul que son éloge ne m'ait fait secrètement enrager.
    (Le neveu de Rameau, p.25, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  7. Pourrir sous du marbre, pourrir sous de la terre, c'est toujours pourrir.
    (Le neveu de Rameau, p.37, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  8. LUI : [...] dans ce pays-ci, est-ce qu'on est obligé de savoir ce qu'on montre ?
    MOI : Pas plus que de savoir ce qu'on apprend.

    (Le neveu de Rameau, p.41, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  9. En passant de moi à un bon maître, comme ils n'avaient rien appris, du moins ils n'avaient rien à désapprendre.
    (Le neveu de Rameau, p.47, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  10. Plus l'institution des choses est ancienne, plus il y a d'idiotismes ; plus les temps sont malheureux, plus les idiotismes se multiplient.
    (Le neveu de Rameau, p.52, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  11. Tenez, vive la philosophie, vive la sagesse de Salomon : boire du bon vin, se gorger de mets délicats, se rouler sur de jolies femmes, se reposer dans des lits bien mollets ; excepté cela, le reste n'est que vanité.
    (Le neveu de Rameau, p.56, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  12. La reconnaissance est un fardeau, et tout fardeau est fait pour être secoué.
    (Le neveu de Rameau, p.57, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  13. La soirée n'est jamais plus belle pour moi que quand je suis content de ma matinée.
    (Le neveu de Rameau, p.59, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  14. [...] il ne faut pas toujours approuver de la même manière ; on serait monotone, on aurait l'air faux, on deviendrait insipide.
    (Le neveu de Rameau, p.69, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  15. Celui qui a besoin d'un protocole n'ira jamais loin ; les génies lisent peu, pratiquent beaucoup et se font d'eux-mêmes.
    (Le neveu de Rameau, p.73, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  16. Il vaut mieux écrire de grandes choses que d'en exécuter de petites.
    (Le neveu de Rameau, p.74, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  17. On avale à pleine gorgée le mensonge qui nous flatte, et l'on boit goutte à goutte une vérité qui nous est amère.
    (Le neveu de Rameau, p.76, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  18. S'il importe d'être sublime en quelque genre, c'est surtout en mal. On crache sur un petit filou, mais on ne peut refuser une sorte de considération à un grand criminel. Son courage vous étonne ; son atrocité vous fait frémir. On prise en tout l'unité de caractère.
    (Le neveu de Rameau, p.94, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  19. [...] nous comptons tellement sur nos bienfaits, qu'il est rare que nous cachions notre secret à celui que nous avons comblé de nos bontés.
    (Le neveu de Rameau, p.96, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  20. Et qu'est-ce qu'une bonne éducation, sinon celle qui conduit à toutes sortes de jouissances sans péril et sans inconvénient ?
    (Le neveu de Rameau, p.123, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  21. Rien de stable dans ce monde : aujourd'hui au sommet, demain au bas de la roue. De maudites circonstances nous mènent, et nous mènent fort mal.
    (Le neveu de Rameau, p.130, Livre de Poche Nos1653|1654)
     
  22. Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.493, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  23. Est-ce qu'on est maître de devenir ou de ne pas devenir amoureux ? Et quand on l'est, est-on maître d'agir comme si on ne l'était pas ?
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.498, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  24. Tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas est écrit là-haut. Savez-vous, monsieur, quelque moyen d'effacer cette écriture ? Puis-je n'être pas moi ? Et étant moi, puis-je faire autrement que moi ? Puis-je être moi et un autre ? Et depuis que je suis au monde, y a-t-il eu un seul instant où cela n'ait pas été vrai ? Prêchez tant qu'il vous plaira, vos raisons seront peut-être bonnes ; mais s'il est écrit en moi ou là-haut que je les trouverai mauvaises, que voulez-vous que j'y fasse ?
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.498, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  25. [...] nos deux théologiens disputaient sans s'entendre, comme il peut arriver en théologie [...]
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.499, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  26. [...] la prudence est une supposition, dans laquelle l'expérience nous autorise à regarder les circonstances où nous nous trouvons comme causes de certains effets à espérer ou à craindre pour l'avenir.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.504, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  27. [...] qui peut se vanter d'avoir assez d'expérience ? Celui qui s'est flatté d'en être le mieux pourvu, n'a-t-il jamais été dupe ? Et puis, y a-t-il un homme capable d'apprécier juste les circonstances où il se trouve ?
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.504, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  28. Ils continuèrent leur route, allant toujours sans savoir où ils allaient, quoiqu'ils sussent à peu près où ils voulaient aller ; trompant l'ennui et la fatigue par le silence et le bavardage, comme c'est l'usage de ceux qui marchent, et quelquefois de ceux qui sont assis.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.505, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  29. JACQUES : On ne fait jamais tant d'enfants que dans les temps de misère.
    Le Maître : Rien ne peuple comme les gueux.

    (Jacques le Fataliste et son maître, p.511, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  30. [...] il se laisse exister : c'est sa fonction habituelle.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.515, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  31. Nous croyons conduire le destin ; mais c'est toujours lui qui nous mène.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.520, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  32. Tous les jours on couche avec des femmes qu'on n'aime pas, et l'on ne couche pas avec des femmes qu'on aime...
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.522, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  33. S'il faut être vrai, c'est comme Molière, Regnard, Richardson, Sedaine ; la vérité a ses côtés piquants, qu'on saisit quand on a du génie.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.526, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  34. Je n'aime pas à parler des vivants, parce qu'on est de temps en temps exposé à rougir du bien et du mal qu'on en a dit ; du bien qu'ils gâtent, du mal qu'ils réparent.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.544, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  35. Si l'on ne dit presque rien dans ce monde, qui soit entendu comme on le dit, il y a bien pis, c'est qu'on n'y fait presque rien, qui soit jugé comme on l'a fait.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.544, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  36. - Vous êtes fort bien vêtu contre votre usage ; pourquoi sous cet habit, qui est très propre, une chemise sale ?
    - C'est que je n'en ai qu'une.
    - Et pourquoi n'en avez-vous qu'une ?
    - C'est que je n'ai qu'un corps à la fois.

    (Jacques le Fataliste et son maître, p.554, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  37. - Et [comment se portent] vos enfants ?
    - À merveille !
    - Et celui qui a de si beaux yeux, un si bel embonpoint, une si belle peau ?
    - Beaucoup mieux que les autres ; il est mort.

    (Jacques le Fataliste et son maître, p.554, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  38. [La jalousie] est un sentiment que l'amitié n'éteint pas toujours. Rien de si difficile à pardonner que le mérite.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.556, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  39. La bravoure est tantôt plus, tantôt moins considérée ; plus elle est commune, moins on en est vain, moins on en fait l'éloge.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.557, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  40. Le Maître :[...] dis-moi ce que tu as essayé.
    Jacques : De me moquer de tout. Ah ! si j'avais pu y réussir !
    Le Maître : À quoi cela t'aurait-il servi ?
    Jacques : À me délivrer du souci, à n'avoir plus besoin de rien, à me rendre parfaitement maître de moi, à me trouver aussi bien la tête contre une borne, au coin de la rue, que sur un bon oreiller. Tel je suis quelquefois ; mais le diable est que cela ne dure pas, et que dur et ferme comme un rocher dans les grandes occasions, il arrive souvent qu'une petite contradiction, une bagatelle me déferre ; c'est à se donner des soufflets. J'y ai renoncé ; j'ai pris le parti d'être comme je suis ; et j'ai vu, en y pensant un peu, que cela revenait presque au même, en ajoutant : Qu'importe comme on soit ? C'est une autre résignation plus facile et plus commode.

    (Jacques le Fataliste et son maître, p.574, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  41. Je ne sais ce que c'est que des principes, sinon des règles qu'on prescrit aux autres pour soi.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.579, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  42. [...] goûter le plaisir délicieux de pérorer.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.597, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  43. [...] il n'y a que les femmes qui sachent aimer ; les hommes n'y entendent rien...
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.599, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  44. Un des inconvénients de l'infortune, c'est la méfiance qu'elle inspire : les indigents craignent d'être importuns.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.623, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  45. [...] l'honneur et la vertu, quand elle est vraie, n'ont point de prix aux yeux de ceux qui ont le bonheur de les posséder.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.639, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  46. [...] les hommes faibles sont les chiens des hommes fermes.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.668, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  47. Le peuple est avide de spectacles, et y court, parce qu'il est amusé quand il en jouit, et qu'il est encore amusé par le récit qu'il en fait quand il en est revenu.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.670, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  48. Sais-tu qui sont les mauvais pères ? ce sont ceux qui ont oublié les fautes de leur jeunesse.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.700, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  49. Si mon ouvrage est bon, il vous fera plaisir ; s'il est mauvais, il ne fera point de mal.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.714, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  50. Il est bon que les expressions les moins usitées, les moins écrites, les mieux tues soient les mieux sues et les plus généralement connues.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.715, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  51. Voilà le train de la vie ; l'un court à travers les ronces sans se piquer ; l'autre a beau regarder où il met le pied, il trouve des ronces dans le plus beau chemin, et arrive au gîte écorché tout vif.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.736, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  52. Le Maître : Sais-tu ce que tu fais là ? une chose très commune et très impertinente.
    Jacques : J'en suis bien capable.
    Le Maître : Tu te plains d'avoir été interrompu, et tu interromps.

    (Jacques le Fataliste et son maître, p.736, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  53. Un mot, un geste m'en ont quelquefois plus appris que le bavardage de toute une ville.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.752, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  54. J'ai remarqué une chose assez singulière ; c'est qu'il n'y a guère de maximes de morale dont on ne fît un aphorisme de médecine, et réciproquement peu d'aphorismes de médecine dont on ne fît une maxime de morale.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.755, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  55. Mon maître, on passe les trois quarts de sa vie à vouloir, sans faire.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.759, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
     
  56. [...] on ne peut s'intéresser qu'à ce qu'on croit vrai.
    (Jacques le Fataliste et son maître, p.777, in Oeuvres romanesques, Classiques Garnier 1962)
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Confucius

13 Juin 2011 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #Des citations

 

Confucius
v.551-479 av. J.-C.

  1. Ne vous affligez pas de ce que les hommes ne vous connaissent pas ; affligez-vous de ne pas connaître les hommes.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.12 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  2. Celui qui repasse dans son esprit ce qu'il sait déjà, et par ce moyen acquiert de nouvelles connaissances, pourra bientôt enseigner les autres.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.15 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  3. L'homme honorable commence par appliquer ce qu'il veut enseigner ; ensuite il enseigne.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.15 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  4. Étudier sans réfléchir est une occupation vaine ; réfléchir sans étudier est dangereux.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.15 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  5. Veux-tu que je t'enseigne le moyen d'arriver à la connaissance ? Ce qu'on sait, savoir qu'on le sait ; ce qu'on se sait pas, savoir qu'on ne le sait pas : c'est savoir véritablement.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.15, Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  6. Rien ne sert de parler des choses qui sont déjà accomplies, ni de faire des remontrances sur celles qui sont déjà très avancées, ni de blâmer ce qui est passé.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.29 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  7. Celui qui dans ses entreprises cherche uniquement son intérêt propre excite beaucoup de mécontentement.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.35 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  8. Quand vous voyez un homme sage, pensez à l'égaler en vertu. Quand vous voyez un homme dépourvu de sagesse, examinez-vous vous-même.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.35 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  9. On s'égare rarement en s'imposant soi-même des règles sévères.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.36 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  10. L'homme honorable s'applique à être lent dans ses discours et diligent dans ses actions.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.36 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  11. La Vertu ne va jamais seule ; elle attire toujours des imitateurs.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.36 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  12. Jen K'iou dit : " Maître, ce n'est pas que votre Voie me déplaise ; mais je n'ai pas la force de la mettre en pratique. " Le Maître répondit : " Celui qui vraiment n'en a pas la force tombe épuisé à mi-chemin. Quant à vous, vous vous assignez des limites. "
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.52 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  13. Je n'enseigne pas celui qui ne s'efforce pas de comprendre ; je n'aide pas à parler celui qui ne s'efforce pas d'exprimer sa pensée. Si je soulève un angle [de la question] et que l'on est incapable de me retourner les trois autres, alors je n'y reviens pas.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.60 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  14. La prodigalité conduit à l'arrogance, et la parcimonie à l'avarice. L'arrogance est pire que l'avarice.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.69 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  15. Le sage est calme et serein. L'homme de peu est toujours accablé de soucis.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.69 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  16. Il est rare de trouver un homme qui se livre trois ans à l'étude, sans avoir en vue un salaire.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.74 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  17. Ne cherchez pas à vous immiscer dans les affaires dont vous n'avez pas la charge.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.74 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  18. Il est parfois des moissons qui n'arrivent pas à fleurir ; il en est aussi qui, après avoir fleuri, n'ont pas de grain.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.83 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  19. Il est des personnes avec lesquelles on peut étudier, mais non tendre vers la Voie. Il en est d'autres avec lesquelles on peut tendre vers la Voie, mais non s'y affermir. D'autres encore avec lesquelles on peut s'affermir, mais dont on ne peut partager le jugement.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.84 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  20. Ne pas se laisser imprégner par les calomnies, ni se laisser meurtrir par les accusations ; cela peut s'appeler lucidité. Ne pas se laisser imprégner par les calomnies, ni se laisser meurtrir par les accusations, c'est la lucidité d'un homme qui voit loin.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.105 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  21. Il est plus difficile de se défendre de l'amertume dans la pauvreté que de l'orgueil dans l'opulence.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.123 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  22. Celui qui ne craint pas de promettre de grandes choses a de la peine à les exécuter.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.126 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  23. Si vous refusez d'instruire un homme qui a les dispositions requises, vous perdez un homme. Si vous enseignez un homme qui n'a pas les dispositions nécessaires, vous perdez vos instructions. Un sage ne perd ni les hommes ni ses enseignements.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.135 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  24. Celui qui est sévère envers lui-même et indulgent envers les autres évite les mécontentements.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.136 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  25. Quand la haine ou la faveur de la multitude s'attache à un homme, il faut examiner pourquoi.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.138 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  26. Deux hommes qui suivent des voies différentes ne peuvent se rencontrer.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.140 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  27. Trois sortes d'amitié sont avantageuses, et trois sortes d'amitié sont nuisibles. L'amitié avec un homme qui parle sans détours, l'amitié avec un homme sincère, l'amitié avec un homme de grand savoir, ces trois sortes d'amitiés sont utiles. L'amitié avec un homme habitué à tromper par une fausse apparence d'honnêteté, l'amitié avec un homme habile à flatter, l'amitié avec un homme qui est grand parleur, ces trois sortes d'amitiés sont nuisibles.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.144 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  28. Quand vous êtes en présence d'un homme honorable, vous avez trois défauts à éviter. Si vous lui adressez la parole avant qu'il vous interroge, c'est précipitation. Si, interrogé par lui, vous ne lui répondez pas, c'est dissimulation. Si vous lui parlez avant d'avoir vu, à l'air de son visage, qu'il vous prête une oreille attentive, c'est aveuglement.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.144 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  29. Ceux dont la connaissance est innée sont des hommes [tout à fait] supérieurs. Puis viennent ceux qui acquièrent cette connaissance par l'étude ; puis ceux qui étudient, poussés par les épreuves. Enfin, ceux qui, même dans la détresse, n'étudient pas : c'est le peuple.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.145 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  30. L'homme honorable donne une attention spéciale à neuf choses. Il s'applique à bien voir ce qu'il regarde, à bien entendre ce qu'il écoute ; il a soin d'avoir un air affable, d'avoir une attitude déférente, d'être sincère dans ses paroles, d'être diligent dans ses actions ; dans ses doutes, il a soin d'interroger ; lorsqu'il est mécontent, il pense aux suites fâcheuses de la colère ; en face d'un bien à obtenir, il se rappelle la justice.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.145 , Éd. Mille et une nuits n°156)
     
  31. Celui qui, à quarante ans, est encore haï, le restera jusqu'à la fin de ses jours.
    (Entretiens du Maître avec ses disciples, p.158 , Éd. Mille et une nuits n°156)

 

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Démocrite

13 Juin 2011 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #Des citations

 

Démocrite
v. 460-370 av. J.-C.

  1. Belle attitude que penser droit dans le malheur!
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.171, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  2. C'est magnanimité que supporter avec calme le manque de tact.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.171, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  3. Il est pénible d'être commandé par un homme qui ne vous vaut pas.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.172, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  4. Pour persuader, souvent la parole a plus de poids que l'or.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.172, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  5. Beaucoup de réflexion et non beaucoup de connaissances, voilà à quoi il faut tendre.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.172, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  6. Mieux vaut réfléchir avant d'agir que regretter après avoir agi.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.173, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  7. Désirer violemment une chose, c'est rendre son âme aveugle pour le reste.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.173, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  8. Ce qui instruit les sots, ce n'est pas la parole, mais le malheur.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.173, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  9. Contredire et bavarder sans répit, c'est se montrer naturellement incapable d'apprendre ce qu'il faut.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.174, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  10. Ne te montre pas soupçonneux envers tout le monde, mais prudent et ferme.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.174, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  11. Bien des gens qui paraissaient être nos amis ne le sont pas en réalité; le contraire est vrai aussi.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.174, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  12. Il ne vaut pas la peine de vivre, si l'on n'a pas un bon ami.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.171, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  13. N'aimer personne c'est, à mon avis, n'être aimé par personne.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.175, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  14. Plein d'agrément est le vieillard qui sait à la fois plaisanter et parler sérieusement.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.175, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  15. Ceux qui aiment à blâmer sont, par nature, peu propres à l'amitié.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.175, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  16. En réalité nous ne savons rien, car la vérité est au fond de l'abîme.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.175, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  17. La parole est l'ombre de l'action.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.176, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  18. Le rien existe aussi bien que le "quelque chose".
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.177, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  19. Le bonheur et le malheur se trouvent dans l'âme.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.178, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  20. L'éducation est pour les gens heureux une parure, pour les malheureux un refuge.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.179, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  21. Les espoirs des hommes instruits valent mieux que la richesse des ignorants.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.180, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  22. Il est facile de louer, comme de blâmer, à contretemps; mais dans l'un et l'autre cas, c'est montrer un mauvais caractère.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.181, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  23. Les avares subissent le sort des abeilles : ils travaillent comme s'ils devaient vivre éternellement.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.183, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  24. Sage est celui qui ne s'afflige pas de ce qui lui manque et se satisfait de ce qu'il possède.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.183, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  25. Même dans la solitude, ne dis ni ne fais rien de blâmable. Apprends à te respecter beaucoup plus devant ta propre conscience que devant autrui.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.184, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  26. Pour le sage, toute la terre est accessible; l'univers entier est la patrie d'une âme honnête.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.185, Garnier-Flammarion n° 31)
     
  27. Parler peu, c'est une vraie parure pour une femme; la simplicité dans la parure a de la beauté.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.188, Garnier-Flammarion n° 31)
     

 

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Paul Claudel

13 Juin 2011 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #Des citations

 

Paul Claudel
1868-1955

  1. Rien de tel pour vous apprendre l'écriture qu'un maître qui ne sait pas lire.
    (L'Otage, p.9, Livre de Poche nos1102-3)
     
  2. Tout le monde n'est pas fait pour être heureux.
    (L'Otage, p.16, Livre de Poche nos1102-3)
     
  3. Ah, c'est une chose plus enivrante que le vin d'être une belle jeune femme !
    (L'Otage, p.16, Livre de Poche nos1102-3)
     
  4. Celui qui aime beaucoup ne pardonne pas facilement.
    (L'Otage, p.16, Livre de Poche nos1102-3)
     
  5. Comme la terre nous donne son nom, je lui donne mon humanité.
    (L'Otage, p.21, Livre de Poche nos1102-3)
     
  6. [Dieu] ne peut rien nous enlever, mais il peut nous relever nous-mêmes
    De ce poste qu'il nous avait confié.

    (L'Otage, p.22, Livre de Poche nos1102-3)
     
  7. Heureux qui a quelque chose à donner, car à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.
    Heureux qui est dépouillé injustement, car il n'a plus à craindre de la justice.

    (L'Otage, p.24, Livre de Poche nos1102-3)
     
  8. Qu'y a-t-il de plus prochain de moi dans la nuit que ma propre pensée ?
    Un homme pourchassé qui pense seul toute une nuit dans un fossé.
    Toute une nuit de pensées sous la pluie, cela fait un noir café !

    (L'Otage, p.51, Livre de Poche nos1102-3)
     
  9. Celui-là est sans foi, qui n'est capable de rien d'éternel.
    (L'Otage, p.69, Livre de Poche nos1102-3)
     
  10. Il est bon d'avoir à soi quelque chose pour le donner.
    (L'Otage, p.89, Livre de Poche nos1102-3)
     
  11. Il y a une chose plus triste à perdre que la vie, c'est la raison de vivre,
       Plus triste que de perdre ses biens, c'est de perdre son espérance,
       Plus amère que d'être déçu, et c'est d'être exaucé.

    (L'Otage, p.119, Livre de Poche nos1102-3)
     
  12. Toute terre est la même à six pieds de profondeur.
    (L'Otage, p.128, Livre de Poche nos1102-3)
     
  13. Et quel plus grand amour y a-t-il que de donner sa vie pour ses ennemis ?
    (L'Otage, p.142, Livre de Poche nos1102-3)
     
  14. Le fruit est pour l'homme, mais la fleur est pour Dieu et la bonne odeur de tout ce qui naît.
    (L'Annonce faite à Marie, p.18, Livre de Poche no980)
     
  15. [...] à celui qui souffre, les consolations d'un consolateur joyeux ne sont pas de grand prix, et son mal n'est pas pour nous ce qu'il est pour lui.
    (L'Annonce faite à Marie, p.19, Livre de Poche no980)
     
  16. Et quel est celui qui aime qui ne veut avoir tout ce qu'il aime ?
    (L'Annonce faite à Marie, p.31, Livre de Poche no980)
     
  17. Ah, que le monde est grand et que nous y sommes seuls !
    (L'Annonce faite à Marie, p.88, Livre de Poche no980)
     
  18. Que demande-t-on d'une fleur
    Sinon qu'elle soit belle et odorante une minute, pauvre fleur, et après ce sera fini.
    La fleur est courte, mais la joie qu'elle a donnée une minute
    N'est pas de ces choses qui ont commencement ou fin.

    (L'Annonce faite à Marie, p.92, Livre de Poche no980)
     
  19. Faire de la lumière, pauvres gens, c'est plus difficile que de faire de l'or [...]
    (L'Annonce faite à Marie, p.120, Livre de Poche no980)
     
  20. MARA : Quel homme connaît une femme ?
    VIOLAINE : Heureuse qui peut être connue à fond et se donner tout entière.

    (L'Annonce faite à Marie, p.137, Livre de Poche no980)
     
  21. Puissante est la souffrance quand elle est aussi volontaire que le péché !
    (L'Annonce faite à Marie, p138, Livre de Poche no980)
     
  22. Mais que c'est bon aussi de mourir ! Alors que c'est bien fini et que s'étend sur nous peu à peu
    L'obscurcissement comme d'un ombrage très obscur.

    (L'Annonce faite à Marie, p.181, Livre de Poche no980)
     
  23. De quel prix est le monde auprès de la vie ? et de quel prix est la vie, sinon pour la donner ?
    (L'Annonce faite à Marie, p.198, Livre de Poche no980)
     
  24. Ce n'est point le temps qui manque, c'est nous qui lui manquons.
    (Partage de midi, p.24, Livre de Poche n°1508)
     
  25. [Un livre d'amour] C'est toujours trop long. Un écrit d'amour, cela devrait être si soudain.
    (Partage de midi, p.40, Livre de Poche n°1508)
     
  26. Mais tout amour n'est qu'une comédie
    Entre l'homme et la femme ; les questions ne sont pas posées.

    (Partage de midi, p.43, Livre de Poche n°1508)
     
  27. Il est plus facile [...] de s'offrir que de se donner.
    (Partage de midi, p.68, Livre de Poche n°1508)
     
  28. Apprenez une chose des femmes ! Ah, qui se donne comme il faut, il forcera bien qu'on l'accepte !
    Heureuse
    La femme qui a trouvé à qui se donner !

    (Partage de midi, p.68, Livre de Poche n°1508)
     
  29. Mon âme en moi comme une pièce d'or entre les main d'un joueur !
    (Partage de midi, p.82, Livre de Poche n°1508)
     
  30. Un homme,
    Ça ne connaît pas plus sa femme que sa mère.

    (Partage de midi, p.89, Livre de Poche n°1508)
     
  31. Et je prie que cette tentation ne me vienne pas, car il ne le faut pas et cela ne serait pas noble et juste.
    Et toute noblesse est de souffrir et de résister.

    (Partage de midi, p.91, Livre de Poche n°1508)
     

 

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Michel Bakounine

13 Juin 2011 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #Des citations

Michel Bakounine
1814-1876

  1. Jéhovah, qui, de tous les dieux qui ont jamais été adorés par les hommes, est certainement le plus jaloux, le plus vaniteux, le plus féroce, le plus injuste, le plus sanguinaire, le plus despote et le plus ennemi de la dignité et de la liberté humaines, ayant créé Adam et Ève, par on ne sait quel caprice, sans doute pour tromper son ennui qui doit être terrible dans son éternellement égoïste solitude, ou pour se donner des esclaves nouveaux, avait mis généreusement à leur disposition toute la terre, avec tous les fruits et tous les animaux de la terre, et il n'avait posé à cette complète jouissance qu'une seule limite. Il leur avait expressément défendu de toucher aux fruits de l'arbre de la science. Il voulait donc que l'homme, privé de toute conscience de lui-même, restât une bête, toujours à quatre pattes devant le Dieu éternel, son Créateur et son Maître. Mais voici que vient Satan, l'éternel révolté, le premier libre penseur et l'émancipateur des mondes. Il fait honte à l'homme de son ignorance et de son obéissance bestiales ; il l'émancipe et imprime sur son front le sceau de la liberté et de l'humanité en le poussant à désobéir et à manger du fruit de la science.
    (Dieu et l'État, p.9, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  2. [...] l'absurde seul ne se laisse point expliquer. Il est évident que quiconque en a besoin pour son bonheur, pour sa vie, doit renoncer à sa raison, et, retournant s'il le peut à la foi naïve, aveugle, stupide, répéter, avec Tertullien et avec tous les croyants sincères, ces paroles qui résument la quintessence même de la théologie : « Je crois en ce qui est absurde. » Alors toute discussion cesse, et il ne reste plus que la stupidité triomphante de la foi. Mais alors s'élève aussitôt une autre question : Comment peut naître dans un homme intelligent et instruit le besoin de croire en ce mystère ?
    (Dieu et l'État, p.14, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  3. [...] le cabaret et l'église, la débauche du corps ou la débauche de l'esprit [...]
    (Dieu et l'État, p.16, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  4. Il est une catégorie de gens qui, s'ils ne croient pas, doivent au moins faire semblant de croire. Ce sont tous les tourmenteurs, tous les oppresseurs et tous les exploiteurs de l'humanité. Prêtres, monarques, hommes d'État, hommes de guerre, financiers publics et privés, fonctionnaires de toutes sortes, policiers, gendarmes, geôliers et bourreaux, monopoleurs capitalistes, pressureurs, entrepreneurs et propriétaires, avocats, économistes, politiciens de toutes les couleurs, jusqu'au dernier vendeur d'épices, tous répéteront à l'unisson ces paroles de Voltaire :

    «Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer.»

    Car, vous comprenez, il faut une religion pour le peuple. C'est la soupape de sûreté.

    (Dieu et l'État, p.16, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  5. Il existe enfin une catégorie assez nombreuse d'âmes honnêtes mais faibles qui, trop intelligentes pour prendre les dogmes chrétiens au sérieux, les rejettent en détail, mais n'ont pas le courage, ni la force, ni la résolution nécessaires pour les repousser en gros. Elles abandonnent à votre critique toutes les absurdités particulières de la religion, elles font fi de tous les miracles, mais elles se cramponnent avec désespoir à l'absurdité principale, source de toutes les autres, au miracle qui explique et légitime tous les autres miracles, à l'existence de Dieu. Leur Dieu n'est point l'Être vigoureux et puissant, le Dieu brutalement positif de la théologie. C'est un Être nébuleux, diaphane, illusoire, tellement illusoire que, quand on croit le saisir, il se transforme en Néant : c'est un mirage, un feu follet qui ne réchauffe ni n'éclaire. Et pourtant ils y tiennent, et ils croient que s'il allait disparaître, tout disparaîtrait avec lui. Ce sont des âmes incertaines, maladives, désorientées dans la civilisation actuelle, n'appartenant ni au présent ni à l'avenir, de pâles fantômes éternellement suspendus entre le ciel et la terre, et occupant entre la politique bourgeoise et le socialisme du prolétariat absolument la même position. Ils ne se sentent la force ni de penser jusqu'à la fin, ni de vouloir, ni de se résoudre et ils perdent leur temps et leur peine en s'efforçant toujours de concilier l'inconciliable. Dans la vie publique, ils s'appellent les socialistes bourgeois.
    (Dieu et l'État, p.17, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  6. Rien n'est, en effet, ni aussi universel ni aussi antique que l'inique et l'absurde, et c'est au contraire la vérité, la justice qui, dans le développement des sociétés humaines, sont les moins universelles, les plus jeunes ; ce qui explique aussi le phénomène historique constant des persécutions inouïes dont leurs proclamateurs premiers ont été et continuent d'être toujours les objets de la part des représentants officiels, patentés et intéressés des croyances universelles et antiques,et souvent de la part de ces mêmes masses populaires, qui, après les avoir bien tourmentés, finissent toujours par adopter et par faire triompher leurs idées.
    (Dieu et l'État, p.20, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  7. D'où il résulte que l'antiquité d'une croyance, d'une idée, loin de prouver quelque chose en sa faveur, doit au contraire nous la rendre suspecte. Car derrière nous est notre animalité et devant nous notre humanité, et la lumière humaine, la seule qui puisse nous réchauffer et nous éclairer, la seule qui puisse nous émanciper, nous rendre dignes, libres, heureux, et réaliser la fraternité parmi nous, n'est jamais au début, mais, relativement à l'époque où l'on vit, toujours à la fin de l'histoire.
    (Dieu et l'État, p.21, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  8. Quant à l'universalité d'une erreur, elle ne prouve qu'une chose : la similitude, sinon la parfaite identité, de la nature humaine dans tous les temps et sous tous les climats. Et, puisqu'il est constaté que tous les peuples, à toutes les époques de leur vie, ont cru et croient encore en Dieu, nous devons en conclure simplement que l'idée divine, issue de nous-mêmes, est une erreur historiquement nécessaire dans le développement de l'humanité, et nous demander pourquoi et comment elle s'est produite dans l'histoire, pourquoi l'immense majorité de l'espèce humaine l'accepte encore aujourd'hui comme une vérité.
    (Dieu et l'État, p.22, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  9. Tant que la racine de toutes les absurdités qui tourmentent le monde, la croyance en Dieu, restera intacte, elle ne manquera jamais de pousser des rejetons nouveaux. C'est ainsi que de nos jours, dans certaines régions de la plus haute société, le spiritisme tend à s'installer sur les ruines du christianisme.
    (Dieu et l'État, p.22, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  10. [...] l'abîme de l'absurdité religieuse.
    (Dieu et l'État, p.23, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  11. Toutes les religions, avec leurs dieux, leurs demi-dieux, et leurs prophètes, leurs messies et leurs saints, ont été créées par la fantaisie crédule des hommes, non encore arrivés au plein développement et à la pleine possession de leurs facultés intellectuelles ; en conséquence de quoi le ciel religieux n'est autre chose qu'un mirage où l'homme, exalté par l'ignorance et la foi, retrouve sa propre image, mais agrandie et renversée, c'est-à-dire divinisée.
    (Dieu et l'État, p.24, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  12. Le christianisme est précisément la religion par excellence parce qu'il expose et manifeste, dans sa plénitude, la nature, la propre essence de tout système religieux, qui est l'appauvrissement, l'asservissement et l'anéantissement de l'humanité au profit de la Divinité.
    (Dieu et l'État, p.24, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  13. N'en déplaise donc aux métaphysiciens et aux idéalistes religieux, philosophes, politiciens ou poètes : l'idée de Dieu implique l'abdication de la raison et de la justice humaines, elle est la négation la plus décisive de l'humaine liberté et aboutit nécessairement à l'esclavage des hommes, tant en théorie qu'en pratique.
    (Dieu et l'État, p.26, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  14. Si Dieu est, l'homme est esclave ; or l'homme peut, doit être libre, donc Dieu n'existe pas.
    Je défie qui que ce soit de sortir de ce cercle ; et maintenant, qu'on choisisse.

    (Dieu et l'État, p.26, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  15. Est-il besoin de rappeler combien et comment les religions abêtissent et corrompent les peuples ? Elles tuent en eux la raison, ce principal instrument de l'émancipation humaine, et les réduisent à l'imbécillité, condition essentielle de leur esclavage. Elles déshonorent le travail humain et en font un signe et une source de servitude. Elles tuent la notion et le sentiment de la justice humaine dans leur sein, faisant toujours pencher la balance du côté des coquins triomphants, objets privilégiés de la grâce divine. Elles tuent l'humaine fierté et l'humaine dignité, ne protégeant que les rampants et les humbles. Elles étouffent dans le coeur des peuples tout sentiment d'humaine fraternité en le remplissant de divine cruauté.
    (Dieu et l'État, p.26, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  16. Toutes les religions sont cruelles, toutes sont fondées sur le sang, car toutes reposent principalement sur l'idée du sacrifice, c'est-à-dire sur l'immolation perpétuelle de l'humanité à l'inextinguible vengeance de la Divinité.
    (Dieu et l'État, p.27, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  17. Car si Dieu est, il est nécessairement le Maître éternel, suprême, absolu, et si ce Maître existe, l'homme est esclave ; mais s'il est esclave, il n'y a pour lui ni justice, ni égalité, ni fraternité, ni prospérité possibles. Ils auront beau, contrairement au bon sens et à toutes les expériences de l'histoire, se représenter leur Dieu animé du plus tendre amour pour la liberté humaine, un maître, quoi qu'il fasse et quelque libéral qu'il veuille se montrer, n'en reste pas moins toujours un maître, et son existence implique nécessairement l'esclavage de tout ce qui se trouve au-dessous de lui. Donc, si Dieu existait, il n'y aurait pour lui qu'un seul moyen de servir la liberté humaine, ce serait de cesser d'exister.
    Amoureux et jaloux de la liberté humaine, et la considérant comme la condition absolue de tout ce que nous adorons et respectons dans l'humanité, je retourne la phrase de Voltaire, et je dis : Si Dieu existait réellement, il faudrait le faire disparaître.

    (Dieu et l'État, p.29, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  18. La liberté de l'homme consiste uniquement en ceci qu'il obéit aux lois naturelles parce qu'il les a reconnues lui-même comme telles, et non parce qu'elles lui ont été extérieurement imposées par une volonté étrangère, divine ou humaine, collective ou individuelle, quelconque.
    (Dieu et l'État, p.32, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  19. [...]la science humaine est toujours nécessairement imparfaite, et qu'en comparant ce qu`elle a découvert avec ce qu'il lui reste à découvrir, on peut dire qu'elle en est toujours à son berceau.
    (Dieu et l'État, p.32, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  20. Le plus grand génie scientifique, du moment qu'il devient un académicien, un savant officiel, patenté, baisse inévitablement et s'endort. Il perd sa spontanéité, sa hardiesse révolutionnaire, et cette énergie incommode et sauvage qui caractérise la nature des plus grands génies, appelés toujours à détruire les mondes caducs et à jeter les fondements des mondes nouveaux. Il gagne sans doute en politesse, en sagesse utilitaire et pratique, ce qu'il perd en puissance de pensée. Il se corrompt, en un mot.
    (Dieu et l'État, p.33, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  21. C'est le propre du privilège et de toute position privilégiée que de tuer l'esprit et le coeur des hommes. L'homme privilégié soit politiquement, soit économiquement, est un homme intellectuellement et moralement dépravé.
    (Dieu et l'État, p.34, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  22. Si je m'incline devant l'autorité des spécialistes et si je me déclare prêt à en suivre, dans une certaine mesure et pendant tout le temps que cela me paraît nécessaire, les indications et même la direction, c'est parce que cette autorité ne m'est imposée par personne, ni par les hommes ni par Dieu. Autrement je les repousserais avec horreur et j'enverrais au diable leurs conseils, leur direction et leur science, certain qu'ils me feraient payer par la perte de ma liberté et de ma dignité humaines les bribes de vérité, enveloppées de beaucoup de mensonges, qu'ils pourraient me donner.
    (Dieu et l'État, p.35, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  23. Je reçois et je donne, telle est la vie humaine. Chacun est autorité dirigeante et chacun est dirigé à son tour. Donc il n'y a point d'autorité fixe et constante mais un échange continu d'autorité et de subordination mutuelles, passagères et surtout volontaires.
    (Dieu et l'État, p.36, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  24. Je ne pense pas que la société doive maltraiter les hommes de génie comme elle l'a fait jusqu'à présent. Mais je ne pense pas non plus qu'elle doive trop les engraisser ni leur accorder surtout des privilèges ou des droits exclusifs quelconques ; et cela pour trois raisons : d'abord parce qu'il lui arriverait souvent de prendre un charlatan pour un homme de génie ; ensuite parce que, par ce système de privilèges, elle pourrait transformer en un charlatan même un véritable homme de génie, le démoraliser, l'abêtir ; enfin, parce qu'elle se donnerait un despote.
    (Dieu et l'État, p.36, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  25. Nous acceptons toutes les autorités naturelles, et toutes les influences de fait, aucune de droit ; car toute autorité ou toute influence de droit, et comme telle officiellement imposée devenant aussitôt une oppression et un mensonge, nous imposerait infailliblement, comme je crois l'avoir suffisamment démontré, l'esclavage et l'absurdité.
    (Dieu et l'État, p.38, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  26. Proclamer comme divin tout ce qu'on trouve de grand, de juste, de noble, de beau dans l'humanité, c'est reconnaître implicitement que l'humanité par elle-même aurait été incapable de le produire : ce qui revient à dire qu'abandonnée à elle-même, sa propre nature est misérable, inique, vile et laide.
    (Dieu et l'État, p.40, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  27. Gare alors aux tondeurs ; car là où il y a un troupeau il y aura nécessairement aussi des tondeurs et des mangeurs de troupeau.
    (Dieu et l'État, p.42, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  28. En divinisant les choses humaines, les idéalistes aboutissent toujours au triomphe d'un matérialisme brutal. Et cela pour une raison très simple : le divin s'évapore et monte vers sa patrie, le ciel, et le brutal seul reste réellement sur la terre.
    (Dieu et l'État, p.42, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  29. [...] il faut répandre à pleines mains l'instruction dans les masses, et transformer toutes les églises, tous ces temples dédiés à la gloire de Dieu et à l'asservissement des hommes, en autant d'écoles d'émancipation humaine. Mais, d'abord, entendons-nous : les écoles proprement dites, dans une société normale. fondée sur l'égalité et sur le respect de la liberté humaine, ne devront exister que pour les enfants et non pour les adultes ; et, pour qu'elles deviennent des écoles d'émancipation et non d'asservissement, il faudra en éliminer avant tout cette fiction de Dieu, l'asservisseur éternel et absolu ; et il faudra fonder toute l'éducation des enfants et leur instruction sur le développement scientifique de la raison, non sur celui de la foi, sur le développement de la dignité et de l'indépendance personnelles, non sur celui de la piété et de l'obéissance, sur le seul culte de la vérité et de la justice, et avant tout sur le respect humain, qui doit remplacer en tout et partout le culte divin.
    (Dieu et l'État, p.45, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  30. Toute éducation rationnelle n'est au fond rien que cette immolation progressive de l'autorité au profit de la liberté, le but final de l'éducation ne devant être que celui de former des hommes libres et pleins de respect et d'amour pour la liberté d'autrui.
    (Dieu et l'État, p.46, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  31. La véritable école pour le peuple et pour tous les hommes faits, c'est la vie. La seule grande et toute-puissante autorité naturelle et rationnelle à la fois la seule que nous puissions respecter, ce sera celle de l'esprit collectif et public d'une société fondée sur l'égalité et sur la solidarité, aussi bien que sur la liberté et sur le respect humain et mutuel de tous ses membres.
    (Dieu et l'État, p.47, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  32. Les biens temporels, les revenus de l'Église, d'abord, et ensuite la puissance temporelle les privilèges politiques de l'Église. Il faut rendre cette justice à l'Eglise, qu'elle a été la première à découvrir, dans l'histoire moderne, cette vérité incontestable, mais très peu chrétienne, que la richesse et la puissance. l'exploitation économique et l'oppression politique des masses, sont les deux termes inséparables du règne de l'idéalité divine sur la terre, la richesse consolidant et augmentant la puissance, et la puissance découvrant et créant toujours de nouvelles sources de richesses, et toutes les deux assurant, mieux que le martyre et la foi des apôtres, et mieux que la grâce divine, le succès de la propagande chrétienne.
    (Dieu et l'État, p.52, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  33. Quelque question humaine qu'on veuille considérer, on trouve toujours cette même contradiction essentielle entre les deux écoles. Ainsi, comme je l'ai déjà fait observer, le matérialisme part de l'animalité humaine pour constituer l'humanité : l'idéalisme part de la divinité pour constituer l'esclavage, pour condamner les masses à une animalité sans issue. Le matérialisme nie le libre arbitre, et il aboutit à la constitution de la liberté ; l'idéalisme, au nom de la dignité humaine, proclame le libre arbitre, et, sur les ruines de toute liberté, il fonde l'autorité. Le matérialisme repousse le principe d'autorité, parce qu'il le considère, avec beaucoup de raison, comme le corollaire de l'animalité, et qu'au contraire le triomphe de l'humanité, qui est selon lui, le but et le sens principal de l'histoire, n'est réalisable que par la liberté. En un mot, dans quelque question que ce soit, vous trouverez les idéalistes toujours en flagrant délit de matérialisme pratique, tandis qu'au contraire vous verrez les matérialistes poursuivre et réaliser les aspirations, les pensées les plus largement idéales.
    (Dieu et l'État, p.56, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  34. [...] La foi [...] cette affirmation passionnée et stupide de l'absurde [...]
    (Dieu et l'État, p.58, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  35. Nous voici donc arrivés à la manifestation de Dieu sur la terre. Mais aussitôt que Dieu apparaît, l'homme s'anéantit. On dira qu'il ne s'anéantit pas du tout, puisqu'il est lui-même une parcelle de Dieu. Pardon ! J'admets qu'une parcelle, une partie d'un tout. déterminé, limité, quelque petite que soit cette partie, soit une quantité, une grandeur positive. Mais une partie, une parcelle de l'infiniment grand, comparée avec lui, est nécessairement infiniment petite. Multipliez des milliards de milliards par des milliards de milliards, leur produit, en comparaison de l'infiniment grand, sera infiniment petit, et l'infiniment petit est égal à zéro. Dieu est tout, donc l'homme et tout le monde réel avec lui, l'univers, ne sont rien. Vous ne sortirez pas de là.
    (Dieu et l'État, p.61, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  36. Dieu apparaît, l'homme s'anéantit ; et plus la Divinité devient grande, plus l'humanité devient misérable. Voilà l'histoire de toutes les religions ; voilà l'effet de toutes les inspirations et de toutes les législations divines. Le nom de Dieu est la terrible massue historique avec laquelle les hommes divinement inspirés, les grands génies vertueux, ont abattu la liberté, la dignité, la raison et la prospérité des hommes.
    (Dieu et l'État, p.61, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  37. Car avec Dieu viennent nécessairement les différents degrés d'inspiration divine : l'humanité se divise en très inspirés, moins inspirés et pas du tout inspirés. Tous sont également nuls devant Dieu, il est vrai ; mais, comparés les uns avec les autres, les uns sont plus grands que les autres ; non seulement par le fait, ce qui ne serait rien, parce qu'une inégalité de fait se perd d'elle-même dans la collectivité lorsqu'elle n'y trouve rien, aucune fiction ou institution légale, à laquelle elle puisse s'accrocher : non, les uns sont plus grands que les autres de par le droit divin de l'inspiration ; ce qui constitue aussitôt une inégalité fixe, constante, pétrifiée. Les plus inspirés doivent être écoutés et obéis par les moins inspirés : et les moins inspirés par les pas du tout inspirés. Voilà le principe de l'autorité bien établi, et avec lui les deux institutions fondamentales de l'esclavage : l'Église et l'État.
    (Dieu et l'État, p.62, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  38. De tous les despotismes, celui des doctrinaires ou des inspirés religieux est le pire. Ils sont si jaloux de la gloire de leur Dieu et du triomphe de leur idée qu'il ne leur reste plus de coeur ni pour la liberté, ni pour la dignité. ni même pour les souffrances des hommes vivants. des hommes réels. Le zèle divin, la préoccupation de l'idée finissent par dessécher dans les âmes les plus tendres, dans les coeurs les plus humains, les sources de l'amour humain.
    (Dieu et l'État, p.62, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  39. La science comprend la pensée de la réalité, non la réalité elle-même, la pensée de la vie, non la vie. Voilà sa limite, la seule limite vraiment infranchissable pour elle, parce qu'elle est fondée sur la nature même de la pensée humaine, qui est l'unique organe de la science.
    (Dieu et l'État, p.64, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  40. [...] La science, c'est la boussole de la vie : mais ce n'est pas la vie.
    (Dieu et l'État, p.64, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  41. [...] La science a pour mission unique d'éclairer la vie, non de la gouverner.
    (Dieu et l'État, p.65, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  42. La science ne peut sortir des abstractions, c'est son règne. Mais les abstractions, et leurs représentants immédiats, de quelque nature qu'ils soient, prêtres, politiciens, juristes, économistes et savants, doivent cesser de gouverner les masses populaires. Tout le progrès de l'avenir est là. C'est la vie et le mouvement de la vie. l'agissement individuel et social des hommes. rendus à leur complète liberté. C'est l'extinction absolue du principe même de l'autorité. Et comment ? Par la propagande la plus largement populaire de la science libre.
    (Dieu et l'État, p.67, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  43. Dans leur organisation actuelle, monopolisant la science et restant comme tels en dehors de la vie sociale, les savants forment une caste à part qui offre beaucoup d'analogie avec la caste des prêtres. L'abstraction scientifique est leur Dieu, les individualités vivantes et réelles sont leurs victimes. et ils en sont les sacrificateurs patentés.
    (Dieu et l'État, p.68, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  44. L'art est donc en quelque sorte le retour de l'abstraction dans la vie. La science est au contraire l'immolation perpétuelle de la vie fugitive, passagère, mais réelle, sur l'autel des abstractions éternelles.
    (Dieu et l'État, p.69, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  45. [...] La liberté et la prospérité collectives ne sont réelles que lorsqu'elles représentent la somme des libertés et des prospérités individuelles.
    (Dieu et l'État, p.70, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  46. Et il est bien temps d'en finir avec tous les papes et les prêtres ; nous n'en voulons plus, alors même qu'ils s'appelleraient des démocrates-socialistes.
    Encore une fois, l'unique mission de la science, c'est d'éclairer la route. Mais la vie seule, délivrée de toutes les entraves gouvernementales et doctrinaires et rendue à la plénitude de son action spontanée, peut créer.
    Comment résoudre cette antinomie ?
    D'un côté, la science est indispensable à l'organisation rationnelle de la société ; d'un autre côté, incapable de s'intéresser à ce qui est réel et vivant, elle ne doit pas se mêler de l'organisation réelle ou pratique de la société. Cette contradiction ne peut être résolue que d'une seule manière : par la liquidation de la science comme être moral existant en dehors de la vie sociale, et représenté, comme tel, par un corps de savants patentés ; par sa diffusion dans les masses populaires.

    (Dieu et l'État, p.75, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  47. Le gouvernement des savants aurait pour première conséquence de rendre la science inaccessible au peuple et seraitnécessairement un gouvernement aristocratique, parce que l'institution actuelle de la science est une institution aristocratique. L'aristocratie de l'intelligence ! Au point de vue pratique la plus implacable, et au point de vue social la plus arrogante et la plus insultante : tel serait le régime d'une société gouvernée par la science. Ce régime serait capable de paralyser la vie et le mouvement dans la société. Les savants, toujours présomptueux, toujours suffisants, et toujours impuissants, voudraient se mêler de tout, et toutes les sources de la vie se dessécheraient sous leur souffle abstrait et savant.
    (Dieu et l'État, p.77, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  48. Mais mieux vaut l'absence de lumière qu'une fausse lumière allumée parcimonieusement du dehors avec le but évident d'égarer le peuple.
    (Dieu et l'État, p.77, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  49. Si le peuple doit se garder du gouvernement des savants, à plus forte raison doit-il se prémunir contre celui des idéalistes inspirés. Plus ces croyants et ces poètes du ciel sont sincères et plus ils deviennent dangereux.
    (Dieu et l'État, p.78, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  50. Dans tout développement, juste ou faux, réel ou imaginaire, tant collectif qu'individuel, c'est toujours le premier pas qui coûte, le premier acte qui est le plus difficile. Une fois ce pas franchi et. ce premier acte accompli, le reste se déroule naturellement comme une conséquence nécessaire.
    (Dieu et l'État, p.81, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  51. [...] La religion est une folie collective, d'autant plus puissante qu'elle est une folie traditionnelle et que son origine se perd dans l'antiquité la plus reculée.
    (Dieu et l'État, p.16, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  52. [...] L'absurdité chrétienne, de toutes les absurdités religieuses la plus hardie et la plus monstrueuse.
    Ce n'était pas seulement la négation de toutes les institutions politiques, sociales et religieuses de l'Antiquité, c'était le renversement absolu du sens commun, de toute raison humaine. L'Être effectivement existant, le monde réel, était considéré désormais comme le néant ; et le produit de la faculté abstractive de l'homme, la dernière, la suprême abstraction, dans laquelle cette faculté, ayant dépassé toutes les choses existantes et jusqu'aux déterminations les plus générales de l'Être réel, telles que les idées de l'espace et du temps, n'ayant plus rien à dépasser, se repose dans la contemplation de son vide et de son immobilité absolue ; cet abstractum, ce caput mortuum absolument vide de tout contenu, le vrai néant, Dieu, est proclamé le seul Être réel, éternel, tout-puissant. Le Tout réel est déclaré nul, et le nul absolu, le Tout. L'ombre devient le corps, et le corps s'évanouit comme une ombre.
    C'était d'une audace et d'une absurdité inouïes, le vrai scandale de la foi, le triomphe de la sottise croyante sur l'esprit, pour les masses ; et pour quelques-uns, l'ironie triomphante d'un esprit fatigué, corrompu, désillusionné et dégoûté de la recherche honnête et sérieuse de la vérité ; le besoin de s'étourdir et de s'abrutir, besoin qui se rencontre souvent chez les esprits blasés :

    «Credo quia absurdum est.»

    «Je ne crois pas seulement à l'absurde ; j'y crois précisément et surtout parce qu'il est l'absurde.» C'est ainsi que beaucoup d'esprits distingués et éclairés, de nos jours, croient au magnétisme animal, au spiritisme, aux tables tournantes — eh, mon Dieu. pourquoi aller si loin ? —, croient encore au christianisme, à l'idéalisme, à Dieu.

    (Dieu et l'État, p.16, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     
  53. Il faut observer qu'en général le caractère de tout raisonnement théologique, et métaphysique aussi, c'est de chercher à expliquer une absurdité par une autre.
    (Dieu et l'État, p.16, Mille et une nuits, n°121, 2000)
     

Mais toutes les fois qu'un chef d'État parle de Dieu, que ce soit Guillaume 1er , l'empereur knouto-germanique, ou Grant, le président de la Grande République, soyez certains qu'il se prépare de nouveau à tondre son peuple-troupeau.
(Dieu et l'État, p.16, Mille et une nuits, n°121, 2000)

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